Au XIXe siècle, le pèlerinage vers Compostelle
n’est plus que l’ombre de lui-même.
La Révolution et les Lumières ont relativisé sa pratique.
La vogue est davantage aux pèlerinages mariaux à Lourdes, Lisieux ou Fatima. Toutefois, en 1879, à la suite d’une fouille archéologique pratiquée dans la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle, une bulle pontificale authentifie ses reliques.
L’aura va alors lentement renaître. A partir de 1950, un regard européen et le tourisme vont rendre au sanctuaire galicien son lustre d’antan.
Saint Jacques en peinture dans la Chapelle St Jacques de Borce à 45 mn en voiture d 'Eysus ou a 7 h à Pied.
Vers Compostelle, aujourd'hui...Des itinéraires chargés de sensDe nos jours, en étant parcourus par des milliers de cheminants de plus de 90 nationalités, les sentiers vers Compostelle sont devenus un héritage universel.Ils symbolisent la démarche des pèlerins durant plusieurs siècles. Ce qui a été un phénomène religieux fondé sur l’expression du christianisme trouve une résonance dans le monde contemporain : une itinérance culturelle et spirituelle.
Des personnes d’horizons divers, croyantes ou non, chrétiennes ou pas, esthètes de l’art roman, individus en quête de soi ou de communion avec d’autres, jeunes et moins jeunes…, partagent la même aventure. Ils cheminent dans le désir de rencontre, de s’échapper un temps des conditionnements, des artifices de la vie moderne et du consumérisme. Ils s’éprouvent dans leurs corps et en communion avec les autres. Ils tissent de leur pas les fils invisibles qui relient les hauts lieux de l’art sacré médiéval aux modestes églises des campagnes.
La réalité matérielle de la route permet à chacun d’ancrer sa propre histoire dans l’Histoire. « Mettre ses pas dans les pas »… en parcourant des itinéraires perçus comme chargés de sens, d’authenticité, de sacré. Cette itinérance singulière transfigure ces sentiers en un patrimoine vivant.
« Faire le chemin, c’est faire l’apprentissage de la porte étroite. Se dépouiller, partir, quitter ses proches, ses amis, ses biens, sa carte de visite, pour n’emmener que l’essentiel, six à huit kilos de nécessaire pour vivre au jour le jour. Au présent. Mais, pour bien vivre une telle expérience, il faut partir au moins trois semaines. C’est le temps qu’il faut pour abandonner ses peurs, et n’être plus qu’avec soi-même »
Jean-Louis à Faycelles (Lot), cité par Jean-Claude Bourlès dans son livre “ Passants de Compostelle ”
Tenture de St Jacques réalisé par les Edition Bernard Larroque à Cordes sur Ciel
C'est quand la fête de saint Jacques (25 juillet) tombe un dimanche…
Il s'agit d'une année sainte (ou année jacquaire, ou jubilé). Cette année là, la «porte sainte» de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle est alors ouverte au premier jour et refermée au dernier jour de l’année. Tout un symbole…
Ce n’est qu’en 1428 que l'on trouve trace de la première année sainte compostellane historiquement attestée. L'événement se reproduit au rythme de tous les 6, 5, 6 et 11 ans.
La tradition a été relancée en 1965. Les derniers jubilés de 1993, 1999, 2004, et 2010 ont vu la fréquentation des chemins exploser.
Les prochaines années jacquaires seront en 2021, 2027, 2032, 2038, 2049, 2055…
Un Film une Histoire Vraie sur le Chemin de Compostelle
“The Way” voir la bande-annonce
-Saint Jacques la Mecque Voir la bande annonce
Un film de Coline Serreau Voir Le Film
Au décès de leur mère, deux frères et une soeur apprennent qu'ils ne toucheront leur héritage que s'ils font ensemble, à pied, la marche du Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais ils se détestent autant qu'ils détestent la marche.
Ils se mettent pourtant en route, mus par l'appât du gain. Ils rejoignent leur guide au Puy et découvrent qu'ils marcheront avec un groupe de six autres personnes, dont un jeune beur qui fait croire à son cousin un peu naïf qu'il l'emmène à La Mecque, alors qu'il poursuit une jeune pèlerine, l'amour de sa vie...
Récit d’un pèlerin unijambiste